- Veillez à être bien reposée, car un enfant de 4 ans en colère peut négocier comme un politicien de haut vol. Vous devrez présenter des arguments infaillibles. Et si vous n’avez pas bien dormi... Voyez ci-dessous (*).
- Négociez intelligemment. Votre enfant va demander d’autres options (je veux une autre assiette). Sachez qu’il ne s’arrêtera pas tant que vous n’aurez pas sorti tout votre service ! Limitez les possibilités de choix, pour autant que vous vouliez en donner. Exemple : « Tu peux choisir entre cette assiette, ou celle-là. Rien d'autre. »
- Sachez que si vous lui donnez un doigt, il exigera le bras. Si vous dites : « D’accord, tu peux avoir cette assiette », il voudra sûrement quelque chose en plus. Comme « je veux aussi une tartine de choco ».
- Il vous faudra donc anticiper, et attention : ils sont rapides ! Cela signifie que vous devrez avoir trois coups d’avance sur votre fils ou votre fille. Si sa colère porte sur une chose précise, imaginez quel pourrait être le prochain sujet de discussion. Par exemple, s’il s’énerve contre une assiette qu’il n’aime pas, il y a fort à parier que la discussion portera ensuite sur le gobelet, les couverts, la chaise, la tartine... Une maman préparée en vaut deux. ;-)
- Estimez la situation.
Votre enfant est fatigué? Dans ce cas, il y a peu de chances qu’il soit raisonnable. Il est fatigué. Point. Tout est dit. Essayez de l’aborder avec une voix douce. Reconnaissez son chagrin. « Oooooh, c’est vrai? Mais mon lapin... Oui, je sais, mon cœur, c'est grave... Mais ouiiiiii... » (d’une voix compatissante, en variant les intonations, avec beaucoup de chaleur). Normalement, vous devriez maintenant avoir atteint le point où vous pouvez consoler. « Snif, snif... Maman me comprend, au moins. » Faites un câlin et voilà : vous avez pu étouffer une potentielle Guerre mondiale dans l'œuf. Youpie! Faites un saut de joie, mais intérieurement seulement!
Votre enfant est contraire juste parce que c’est dans sa nature? Houston, you have a problem. Cela signifie qu'il vous teste, et qu'il essaie de voir jusqu’où il peut aller. Et croyez-moi : les vrais pros peuvent vous emmener très loin et faire saigner vos oreilles. Voici d’emblée un conseil en or: crier ne fait qu’aggraver les choses. Si vous ne savez pas faire autrement, criez une seule fois, cela impressionne vraiment. Voici les choix qui s'offrent à vous:
- Nier l’affaire. Laisser votre enfant protester. Vous êtes là, mais vous n’entendez pas…
- Chercher une distraction. Dites par exemple : « regarde, un éléphant avec un chapeau orange! » et fuyez...
- Pleurer à chaudes larmes. À n’appliquer qu’en dernier recours, si vous ne savez vraiment pas quoi faire. Mais cela peut être redoutablement efficace. Votre enfant finira par venir vous consoler, et vous pourrez alors pleurnicher de concert...
- Faire un truc dingue! C’est un peu bizarre, je l’admets, mais le choc engendré peut porter ses fruits. Commencez à chanter faux, à imiter un singe ou je ne sais quoi encore... Votre enfant se demandera ce qui se passe et oubliera qu’il était fâché.
- S’opposer formellement. Faire sentir que vous êtes le chef. De manière astucieuse. C’est faisable, mais uniquement si vous avez vraiment bien dormi.
Une chose est sûre : l’orage passera. Surtout si vous appliquez l’une des brillantes stratégies (ahumm) qui précèdent.
Une fois le problème résolu, donnez-vous le temps, à tous les deux, de reprendre votre souffle. Un câlin ou quelques bisous mouillés font des miracles. Séchez les larmes et enchaînez avec ce qui est prévu : manger, s’habiller ou mettre ses chaussures, peigner ses cheveux, aller au lit ou à l’école...
* Si vous n’avez pas bien dormi...
Là, vous vous dites sans doute... « Et voilà, encore. Comme si la journée n’était pas déjà assez pénible. » C’est vrai. Et il faut ajouter ça. C’est comme ça.
- Respirez. Vraiment.
- Faites-vous un câlin, vous allez en avoir besoin.
- Affrontez la tempête. Vous devez en sortir. Dans le meilleur des cas, elle passera vite et vous n’aurez pas dû faire grand-chose. Mais, dans le pire des cas, vous aurez crié, hurlé, parce que vous êtes crevée... Et après, vous penserez que vous êtes la pire maman du monde. Mais vous savez quoi? Faites un gros câlin à votre enfant, dites-lui que vous l’aimez fort... Et tout ira bien.
Allez vous coucher tôt. Couchez-vous en boule. Endormez-vous avec ce mantra : « Demain est un autre jour. » « Demain est un autre jour. » « Demain est un autre jour. »